Brouillard au Pont de Tolbiac (Paris 13)

Retrouver le décor de Brouillard au pont de Tolbiac tient de la gageure du fait des transformations qu’a connues ce quartier suite à la construction de la Bibliothèque François Mitterrand dans les années 90. Un treizième arrondissement en bord de Seine qui accueille universités, logements et commerces, bien loin de la réalité de Léo Malet.

Photographies : octobre 2014

De la Gare d’Austerlitz et la Salpêtrière…

Brouillard au Pont de Tolbiac commence gare d'Austerlitz, plus exactement dans un wagon de métro de la ligne 5 entrant sous la verrière que soutiennent des structures métalliques héritées d’Eiffel. Burma empruntera plusieurs fois cette ligne, qui s’élance au dessus de la Seine avant une longue courbe, comme si le métro ralentissait pour mieux faire admirer les briques rouges de l’Institut médico-légal.

Après un passage par l'hôpital de la Salpêtrière, les escaliers qu’empruntent Burma pour monter de la rue du Chevaleret à la rue de Tolbiac n’ont guère changé. Si le foyer de l’Armée du Salut, rue Cantagrel, construit par le Corbusier en 1932, a été récemment rénové, la gare de Petite ceinture au bout de la rue du Loiret est en bien triste état. Quant à la rue Watt, elle passe toujours sous les voies de chemin de fer pour rejoindre ce qui fut la quai de la gare (actuellement quai Panhard et Levassor) mais elle est devenue bien anonyme depuis qu’immeubles de bureaux et aménagements urbains ont remplacé l’habitat populaire.

Plusieurs autres bâtiments ont disparu, mais restent les Frigos avec leur donjon / château d’eau, autrefois gare frigorifique de Paris-Ivry, aujourd’hui occupés par des ateliers d’artistes.

… au Viaduc d’Austerlitz et au Pont de Tolbiac

Le viaduc d’Austerlitz est toujours là mais les voitures de la ligne 5 sont moins brinquebalantes. Par contre le Pont de Tolbiac n’est plus le même, sa structure métallique ayant disparu en 1996, et l’environnement est méconnaissable. Il ne reste donc que le roman et la bande dessinée pour retrouver un peu de l’ambiance des années 50. Déjà, Burma-Malet trouvait le quartier changé. Que dire aujourd’hui?

Quant au passage des Hautes-Formes, où Albert Lenantais, dit Abel Benoit, avait son entrepôt, c'est maintenant un lotissement de 210 appartements de la Ville de Paris, construit par Christian de Portzamparc à la fin des années 70. (17 octobre 2014)